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Automne

“Des marques silencieuses se mettaient à éclore une à une sur son corps, oui sans bruit les feuilles tombaient, criant dans le soleil pâle du jour naissant, le rouge, l’orange et le brun cavalaient bruyamment pour répandre sur l’horizon un trait de la couleur du sang … l’automne dans sa splendeur appelait les lumières d’hiver qui déjà se préparaient à entrer en scène. Il rassembla ses forces et s’enveloppa d’un fin voile de lin, de coton et de chanvre au parfum de myrrhe pour garder en lui toute la chaleur du soleil d’été. Flamboyance. Et le feu automnale, soudain explosa.” Carnet V, extrait # Valka

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La baie

 

“Jamais, même dans les soubassements de son âme, il n’avait vu ça !
Il décida de quitter la baie une fois la nuit tombée, toutes lumières éteintes.
Danger pour danger, il préférait encore heurter un navire sur cette bonne vieille mer
plutôt qu’autre chose dans les airs. On est marin ou on l’est pas se dit-il pour se rassurer… et le plus lentement possible il hissa les voiles dans l’attente de la nuit noire… par chance, ce soir, la nuit sera une nuit sans lune, se dit-il encore. “

Quand il déboucha dans une calanque au petit matin, tout était fini. Dans le ciel, redevenu normal, dansaient seulement les mouettes.

Journal d’un marin © Valka, 2022

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Massalia

… Au fil du trait.

 

Homme Oiseau © Valkä

Massalia
Port.
Mer.
Torpeur.
Un vent chaud venu d’en face souffle sur les pavés
et brûle les linges suspendus.
Sirocco.
Une poudre rouge recouvre tout.
Feu.
Le sel brûle les yeux, l’attente du soir immobilise la côte.
Silence. Calme et endormissement.
Bientôt les vies vont se lever pour déambuler dans la fraîcheur.
Nuit.

 

                      Dimanche 26 avril 2020, 20h00, et il fait encore jour.

 

“Massalia” © Valka.

 

Sur l’olivier, la mer joue.
Les bateaux s’entrechoquent, marchands, containers, porteurs d’huiles noires…
Les ports sont des villes, les villes sont des ports. Fusion.
Les collines noyées de bleu.
Roches blanches calcaires se jetant dans la mer.
Et l’exil. Et l’attente du retour aux terres. Origines.
Le voyage d’Ulysse ou le voyage de Pénélope, les rôles inversés,
l’un glorifié, l’autre “confiné”… quel est celui qui est allé le plus loin ?
L’arrachement à la terre marine. Vivre. Aux extrêmes. De ces ports et de ce “lac”originel.
Impossible quand on a été imprégnéEs dès l’arrivée par cette brûlure du sel marin.
Attendre les remorqueurs pour être autoriséEs à rentrer au port.
Quand se pointeront-il à l’Horizon ?
Lundi 18 mai 2020, 20h00 et toujours cette lumière du jour !