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La baie

 

“Jamais, même dans les soubassements de son âme, il n’avait vu ça !
Il décida de quitter la baie une fois la nuit tombée, toutes lumières éteintes.
Danger pour danger, il préférait encore heurter un navire sur cette bonne vieille mer
plutôt qu’autre chose dans les airs. On est marin ou on l’est pas se dit-il pour se rassurer… et le plus lentement possible il hissa les voiles dans l’attente de la nuit noire… par chance, ce soir, la nuit sera une nuit sans lune, se dit-il encore. “

Quand il déboucha dans une calanque au petit matin, tout était fini. Dans le ciel, redevenu normal, dansaient seulement les mouettes.

Journal d’un marin © Valka, 2022

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Playing with sketches…

Dans la taverne du port…

Avant de prendre la mer..

Il s’imprègne encore un peu des sons produits par ceux qui jamais ne quittent la terre ferme. Ces sons si familiers, des verres, des tasses, des couverts qui s’entrechoquent et se fondent dans le brouhaha des voix, ces sons qui jamais ne connaîtront cette sensation d’être au dessus du gouffre. Le gouffre des profondeurs. Le marin appuyé au comptoir plonge ses pensées dans le noir du café puis le porte à ses lèvres, doucement, chaque gorgée absorbée le rapproche des flots, le rapproche des grands silences étourdissants de ces étendues d’eau à perte de vue qui jamais ne s’arrêtent. Pas de terre, ni de côtes à l’horizon… que l’immensité liquide, humide, brûlante, salée, glacée… terrifiante. Et pourtant, il faut y retourner. Il pose sa tasse, paye et se lève, saluant silencieusement ceux qui savent et sort. L’air marin du petit matin pique son visage… et maintenant quittons la terre.

Valkä, 6 nov 2021

“Contes des étendues bleues.”

Dessin 2021 © Valka Remorqueur et visiteurs...
Dessin 2021 © Valka “Remorqueur et visiteurs…”

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Concertation

Concertation sur les quais.  Les mats des navires, amarrés, se balancent au gré du vent venu du large dans un cliquetis régulier, répétitif. Les hommes regardent et attendent.  Les drapés de leurs coiffes volent par saccades autour de leur visage. Ils parlent maintenant. Un peu. Les cris des goélands viennent parfois couvrir leurs voix. Les gréements grincent encore comme cherchant à quitter le port.

 

Fresque sur panneau de bois.